Allégations: L’organisation plaignante dénonce des violations de la liberté
syndicale de la part des autorités, notamment la détention abusive de membres de l’UNTG-CS,
des actes d’intimidation, l’intervention violente des forces de sécurité, y compris dans les
locaux syndicaux, ainsi que l’ingérence du gouvernement dans le processus d’élection de la
direction de la centrale syndicale
- 454. La plainte figure dans une communication en date du 11 mai 2023
soumise par l’Union nationale des travailleurs de Guinée – Centrale syndicale
(UNTG-CS).
- 455. Le gouvernement n’ayant pas répondu, le comité a dû ajourner
l’examen du cas à deux reprises. À sa réunion de juin 2024 [voir 407e rapport,
paragr. 7], le comité a lancé un appel pressant au gouvernement indiquant que,
conformément à la règle de procédure établie au paragraphe 17 de son 127e rapport,
approuvé par le Conseil d’administration, il pourrait présenter un rapport sur le fond
de l’affaire à sa prochaine réunion, même si les informations ou observations demandées
n’étaient pas reçues à temps. À ce jour, le gouvernement n’a envoyé aucune
information.
- 456. La Guinée-Bissau a ratifié la convention (no 87) sur la liberté
syndicale et la protection du droit syndical, 1948, ainsi que la convention (no 98) sur
le droit d’organisation et de négociation collective, 1949.
A. Allégations de l’organisation plaignante
A. Allégations de l’organisation plaignante- 457. Dans sa communication en date du 11 mai 2023, l’organisation
plaignante dénonce un ensemble de mesures antisyndicales prises à l’encontre de membres
de l’UNTG-CS, à la suite d’un mouvement de grève dans le pays.
- 458. L’organisation allègue que, le 5 mai 2021, deux dirigeants syndicaux
et trois membres du comité de négociation des syndicats de la Direction générale des
impôts et contributions ont été arrêtés dans les locaux de la police, parce qu’ils
refusaient de signer un mémorandum proposé par l’Exécutif. Ils n’ont été libérés
qu’après une forte pression de la part du secrétaire général de l’UNTG-CS et d’autres
membres du secrétariat national. Ces événements se sont répétés en octobre 2021 à
l’encontre d’autres dirigeants syndicaux, également libérés sous la pression de la
centrale syndicale et de ses avocats.
- 459. L’organisation plaignante indique que, le 17 mai 2021, l’équipe de
négociation de l’UNTG-CS s’est présentée, à l’heure prévue, à une réunion convoquée par
le ministre de la Fonction publique, s’étonnant de la présence du Président de la
République à cette réunion. Elle allègue que ce dernier, constatant l’absence du
secrétaire général de l’UNTG-CS, Júlio António Mendonça, a expulsé les syndicalistes de
la salle de réunion en les menaçant et que, peu de temps après, le ministre de la
Fonction publique a annoncé à la radio qu’il n’y aurait plus de grèves et que le
gouvernement ne s’assiérait plus jamais à la même table que la centrale syndicale.
- 460. L’organisation plaignante dénonce par ailleurs la violente
répression policière d’une manifestation en juillet 2021, au cours de laquelle les
forces de l’ordre ont pris d’assaut les bureaux de l’UNTG-CS, utilisant des gaz
lacrymogènes et brutalisant les manifestants qui s’y trouvaient.
- 461. L’organisation plaignante allègue que le gouvernement s’est par la
suite immiscé dans le processus de renouvellement des instances dirigeantes de
l’UNTG-CS, à l’occasion de son Ve Congrès ordinaire prévu en mai 2022, en soutenant la
candidature de M. Laureano Pereira da Costa, ancien président du syndicat des
enseignants, contre celle de M. Júlio António Mendonça, secrétaire général sortant.
M. Pereira da Costa, qui vivait au Portugal depuis deux ans, aurait été ramené à Bissau
de connivence avec le Président de la République, afin de perturber le fonctionnement
normal de l’organisation; il aurait même usé de ses relations pour obtenir une mesure
conservatoire ordonnant la suspension du Ve Congrès dont les travaux avaient commencé le
10 mai 2022. Selon l’organisation plaignante, le pouvoir en place aurait comme objectif
de museler l’UNTG-CS pour échapper à toute critique, y compris en la privant de ses
ressources et en l’empêchant de participer à la Conférence internationale du Travail de
juin 2022.
- 462. L’organisation plaignante souligne qu’une décision de justice en
date du 13 octobre 2022 a validé la tenue du Ve Congrès de l’UNTG-CS convoqué en
octobre, lui permettant ainsi de terminer ses travaux. À cet égard, bien qu’une
couverture policière ait été demandée pour garantir la sécurité des délégués du
Ve Congrès en raison des menaces d’effusion de sang proférées par M. Pereira da Costa et
ses partisans, l’organisation affirme que le ministère de l’Intérieur a envoyé des
policiers pour empêcher les délégués d’entrer dans la salle où devait se tenir le
congrès. Les délégués ont été expulsés du lieu, l’accès à la salle a été bloqué, mais,
devant l’insistance des délégués, le congrès a pu achever ses travaux «sous les arbres»
et M. Júlio António Mendonça a été réélu secrétaire général. Le 22 novembre 2022, les
nouveaux membres du Conseil central de l’UNTG-CS sont entrés en fonction et les
résolutions finales du congrès ont été dûment communiquées à l’Exécutif.
- 463. L’organisation plaignante allègue que, en février 2023, des menaces
de coups et de mort ont été proférées à l’encontre du secrétaire général réélu et de son
adjoint, Yasser Ture, accompagnées d’autres actes d’intimidation, à savoir la présence
de patrouilles nocturnes de personnes armées et cagoulées près du domicile des deux
dirigeants.
- 464. Selon l’organisation plaignante, alors que le Comité d’organisation
du Ve Congrès de l’UNTG CS avait obtenu gain de cause par le jugement en date du
13 octobre 2022, que ce jugement était définitif et qu’aucune procédure judiciaire
n’était en cours concernant les résultats du congrès, M. Pereira da Costa et ses
partisans ont commencé à falsifier des documents et à utiliser de manière abusive le nom
de la centrale syndicale, y compris dans les médias. Elle précise qu’à la suite de la
commission de ces délits de falsification et d’usurpation d’identité, la direction
centrale de l’UNTG-CS a déposé deux plaintes contre M. Pereira da Costa et ses quatre
collaborateurs auprès du Procureur général de la République, en décembre 2022.
Cependant, en raison de l’ingérence du Président de la République et de l’ancien avocat
de M. Pereira da Costa dans l’affaire du Ve Congrès, aujourd’hui Procureur général de la
République, ces plaintes seraient bloquées, laissant M. Pereira da Costa libre de
poursuivre ses infractions contre la direction légitime de l’UNTG-CS. Selon le
plaignant, un congrès parallèle a même été organisé en avril 2023 sous le nom de
«UNTG-CS» sans en être empêché par les autorités.
- 465. L’organisation plaignante allègue enfin que, en mai 2023, sur ordre
du ministre de l’Intérieur, les forces d’intervention rapide ont fait une descente au
siège de l’UNTG-CS; le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur, a
perquisitionné le siège de l’UNTG-CS, expulsé le secrétaire général réélu et installé
M. Pereira da Costa, en assurant sa sécurité personnelle et en mettant un véhicule à sa
disposition.
B. Conclusions du comité
B. Conclusions du comité- 466. Le comité regrette profondément le fait que le gouvernement n’ait
pas fourni en temps voulu les observations et informations demandées, alors qu’il a été
invité à les communiquer à plusieurs reprises, notamment sous la forme d’un appel
pressant lancé à sa réunion de juin 2024. Dans ces conditions, et conformément à la
règle de procédure applicable [voir 127e rapport du comité, paragr. 17, approuvé par le
Conseil d’administration à sa 184e session (1972)], le comité se voit dans l’obligation
de présenter un rapport sur le fond de l’affaire sans pouvoir tenir compte des
informations qu’il espérait recevoir du gouvernement.
- 467. Le comité rappelle tout d’abord au gouvernement que le but de
l’ensemble de la procédure instituée à l’OIT pour l’examen des allégations de violations
de la liberté syndicale est d’assurer le respect des libertés syndicales en droit comme
en fait. Si la procédure protège les gouvernements contre les accusations
déraisonnables, ceux-ci doivent reconnaître à leur tour l’importance de présenter, en
vue d’un examen objectif, des réponses détaillées aux allégations formulées à leur
encontre. [Voir premier rapport du comité, paragr. 31.]
- 468. Le comité observe que la présente plainte concerne des allégations
de violations de la liberté syndicale de la part des autorités, notamment la détention
abusive de dirigeants de l’UNTG-CS, des actes d’intimidation, l’intervention violente
des forces de sécurité, y compris dans les locaux syndicaux, ainsi que l’ingérence des
autorités dans le processus d’élection de la direction de la centrale syndicale.
- 469. S’agissant des allégations concernant les arrestations arbitraires
et les actes d’intimidation, le comité note les allégations de l’organisation plaignante
selon lesquelles, le 5 mai 2021, deux dirigeants syndicaux et trois membres du comité de
négociation des syndicats de la Direction générale des impôts et contributions ont été
arrêtés dans les locaux de la police, parce qu’ils refusaient de signer un mémorandum
proposé par l’Exécutif et qu’ils n’ont été libérés qu’après une forte pression de la
part des instances dirigeantes de l’UNTG-CS. Le comité note que, selon l’organisation
plaignante, de tels événements ne sont pas isolés et se sont répétés à l’encontre
d’autres dirigeants syndicaux. Le comité note en outre avec préoccupation les
allégations selon lesquelles, en février 2023, des menaces de coups et de mort ont été
proférées à l’encontre du secrétaire général de l’UNTG-CS, Júlio António Mendonça, et de
son adjoint, Yasser Ture, accompagnés d’autres actes d’intimidation, à savoir la
présence de patrouilles nocturnes de personnes armées et cagoulées près de leur
domicile.
- 470. Le comité souhaite tout d’abord rappeler que les droits des
organisations de travailleurs et d’employeurs ne peuvent s’exercer que dans un climat
exempt de violence, de pressions ou de menaces de toutes sortes à l’encontre des
dirigeants et des membres de ces organisations, et il appartient aux gouvernements de
garantir le respect de ce principe. [Voir Compilation des décisions du Comité de la
liberté syndicale, sixième édition, 2018, paragr. 84.] Par ailleurs, les mesures
privatives de liberté prises à l’encontre de dirigeants syndicaux ou de syndicalistes
impliquent un grave risque d’ingérence dans les activités syndicales et, lorsqu’elles
obéissent à des motifs syndicaux, constituent une violation des principes de la liberté
syndicale. Les mesures d’arrestation de syndicalistes et de dirigeants d’organisations
d’employeurs peuvent créer un climat d’intimidation et de crainte empêchant le
déroulement normal des activités syndicales et il n’y a aucune chance qu’un système de
relations professionnelles stables fonctionne harmonieusement dans un pays tant que des
syndicalistes seront soumis à des mesures d’arrestation et de détention. [Voir
Compilation, paragr. 124, 126 et 127.] Le comité prie le gouvernement de faire en sorte
qu’à l’avenir les dirigeants et membres syndicaux ne soient pas inquiétés pour avoir
exercé légitimement leurs activités syndicales et de veiller à ce que les actes de
violences et de menaces visant les syndicalistes fassent l’objet d’enquêtes appropriées.
Le comité prie en particulier le gouvernement de fournir des informations détaillées sur
toute enquête diligentée et/ou toute mesure prise relativement aux graves allégations de
menaces et d’actes d’intimidations dont ont fait l’objet, en février 2023, M. Júlio
António Mendonça et M. Yasser Ture, respectivement secrétaire général et secrétaire
général adjoint de l’UNTG-CS.
- 471. En ce qui concerne le renouvellement des instances dirigeantes de
l’UNTG-CS et les actes de violence perpétrés dans ce contexte, le comité note que
l’organisation plaignante allègue ce qui suit: i) le gouvernement a soutenu la
candidature de M. Laureano Pereira da Costa, ancien président du syndicat des
enseignants, contre celle de M. Júlio António Mendonça, secrétaire général sortant.
M. Pereira da Costa, qui vivait au Portugal depuis deux ans, aurait été ramené à Bissau
de connivence avec le Président de la République, afin de perturber le fonctionnement
normal de l’organisation et il aurait même usé de ses relations pour obtenir une mesure
conservatoire ordonnant la suspension du Ve Congrès dont les travaux avaient commencé le
10 mai 2022; ii) une décision de justice en date du 13 octobre 2022 a validé la tenue du
Ve Congrès de l’UNTG-CS convoqué en octobre, lui permettant ainsi de terminer ses
travaux; iii) bien qu’une couverture policière ait été demandée pour garantir la
sécurité des délégués du Ve Congrès en raison des menaces d’effusion de sang proférées
par M. Pereira da Costa et ses partisans, le ministère de l’Intérieur a envoyé des
policiers pour empêcher les délégués d’entrer dans la salle où devait se tenir le
congrès. Les délégués ont été expulsés du lieu, l’accès à la salle a été bloqué, mais,
devant l’insistance des délégués, le congrès a pu achever ses travaux «sous les arbres»
et M. Júlio António Mendonça a été réélu secrétaire général; iv) un congrès parallèle a
été organisé en avril 2023 sous le nom de «UNTG-CS» sans en être empêché par les
autorités; et v) en mai 2023, sur ordre du ministre de l’Intérieur, les forces
d’intervention rapide ont fait une descente au siège de l’UNTG-CS; le gouvernement, par
l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur, a perquisitionné le siège de l’UNTG CS,
expulsé le secrétaire général réélu et installé M. Pereira da Costa, en assurant sa
sécurité personnelle et en mettant un véhicule à sa disposition. Les plaintes formées au
pénal par l’organisation plaignante contre ce dernier pour délit de falsification et
usurpation d’identité de l’UNTG-CS seraient restées lettre morte.
- 472. Le comité observe que, d’après l’organisation plaignante, le pouvoir
en place chercherait à museler l’UNTG-CS pour échapper à toute critique, y compris en
l’empêchant de participer à la Conférence internationale du Travail.
- 473. Le comité observe que, à la lumière des informations portées à sa
connaissance, le Ve Congrès, initialement prévu en mai 2022, s’est tenu dans un contexte
très tendu et a été interrompu à la suite d’une mesure conservatoire sollicitée par
M. Laureano Pereira da Costa, candidat soutenu par le gouvernement selon l’organisation
plaignante. Cependant, la justice a confirmé la validité du processus électoral,
permettant ainsi au congrès de terminer ses travaux en octobre 2022, malgré les
opérations de police visant à l’en empêcher, et de réélire M. Júlio António Mendonça
comme secrétaire général de l’UNTG-CS.
- 474. Le comité rappelle à cet égard que les travailleurs et leurs
organisations doivent avoir le droit d’élire leurs représentants en toute liberté et ces
représentants le droit d’exprimer les revendications des travailleurs. Le droit des
organisations de travailleurs d’élire librement leurs dirigeants constitue une condition
indispensable pour qu’elles puissent effectivement agir en toute indépendance et
promouvoir avec efficacité les intérêts de leurs membres. Pour que ce droit soit
pleinement reconnu, il importe que les autorités publiques s’abstiennent de toute
intervention de nature à en entraver l’exercice, que ce soit dans la détermination des
conditions d’éligibilité des dirigeants ou dans le déroulement des élections
elles-mêmes. [Voir Compilation, paragr. 586 et 589.] Le comité rappelle également que,
selon l’esprit de la convention no 87, les autorités sont tenues de traiter les
syndicats avec impartialité, qu’ils soient ou non critiques à l’égard des politiques
sociales et économiques menées par le gouvernement national ou les autorités régionales,
et de s’abstenir d’exercer des représailles contre les activités syndicales légitimes.
[Voir Compilation, paragr. 514.] Au vu de ce qui précède, le comité attend du
gouvernement qu’il prenne les mesures nécessaires pour que les dirigeants élus lors du
congrès de l’UNTG-CS de 2022 soient pleinement libres d’exercer leurs fonctions sans
aucune ingérence de la part des autorités.
- 475. S’agissant plus particulièrement de l’usage de la force publique, le
comité note les allégations de l’organisation plaignante selon lesquelles les bureaux de
l’UNTG-CS avaient déjà été pris d’assaut par les forces de l’ordre lors de la répression
violente d’une manifestation en juillet 2021. À cet égard, le comité se doit de rappeler
non seulement que les travailleurs doivent pouvoir jouir du droit de manifestation
pacifique pour défendre leurs intérêts professionnels, mais aussi que, en dehors des
perquisitions effectuées sur mandat judiciaire, l’intrusion de la force publique dans
les locaux syndicaux constitue une grave et injustifiable ingérence dans les activités
syndicales. [Voir Compilation, paragr. 208 et 280.] Le comité signale à l’attention du
gouvernement que lorsque les allégations d’intrusion de la force publique sont avérées,
elles constituent une ingérence grave des autorités dans les activités syndicales. Le
comité prie le gouvernement de fournir des observations sur les allégations d’usage de
la force publique dans les locaux de l’UNTG-CS, en juillet 2021 et mai 2023, et exprime
l’espoir qu’il prendra les mesures nécessaires pour garantir que de tels actes ne
puissent se reproduire. Le comité prie en outre le gouvernement de prendre les mesures
nécessaires pour restituer les bureaux de l’UNTG-CS à ses dirigeants légitimes et de
fournir des informations sur le suivi des actions en justice engagées par ces
derniers.
- 476. S’agissant enfin des allégations relatives à la désignation des
représentants des travailleurs à la Conférence internationale du Travail, le comité,
tout en rappelant que la question de la représentation à la Conférence relève de la
compétence de la Commission de vérification des pouvoirs, réaffirme l’importance
particulière qu’il attache au droit des représentants des organisations de travailleurs
et d’employeurs d’être présents et de participer à des réunions des organisations
internationales des travailleurs et des employeurs et de l’OIT. [Voir Compilation,
paragr. 1069.] Le comité observe qu’aux sessions de la Conférence de 2023 et 2024, c’est
M. Laureano Pereira da Costa qui était le délégué des travailleurs au nom de l’UNTG-CS
et que la commission de vérification des pouvoirs, tout en reconnaissant que ces
questions ont fait l’objet d’une plainte auprès du Comité de la liberté syndicale, a
exprimé de sérieux doutes sur la question de savoir si la délégation des travailleurs
avait été désignée en toute indépendance du gouvernement, rappelant que l’ingérence du
gouvernement ne pouvait avoir pour effet de désigner valablement des délégués. Le comité
observe également que le gouvernement, à cette occasion, a demandé l’assistance
technique du Bureau sur les questions relatives au fonctionnement et à la
représentativité des organisations de travailleurs. [Voir ILC.112/Compte rendu no 3B,
paragr. 60 62].
- 477. À la lumière des éléments portés à sa connaissance, le comité
s’attend à ce que le gouvernement accorde la priorité à la promotion et la défense de la
liberté syndicale en permettant le développement d’un syndicalisme libre et indépendant
et en préservant un climat social exempt d’actes d’ingérence et d’agissements
antisyndicaux, conformément à ses engagements internationaux. Observant que le
gouvernement a sollicité l’assistance technique du Bureau sur les questions de
représentativité et de fonctionnement des syndicats, le comité exprime le ferme espoir
que cette assistance sera fournie et aidera le gouvernement à mettre en œuvre les
conclusions et recommandations du comité.
Recommandations du comité
Recommandations du comité- 478. Au vu des conclusions intérimaires qui précèdent, le comité invite
le Conseil d’administration à approuver les recommandations suivantes:
- a) Le
comité regrette profondément que le gouvernement n’ait pas répondu aux allégations,
bien qu’il ait été invité à le faire en diverses occasions, y compris sous la forme
d’un appel pressant, et le prie d’y répondre dans les plus brefs délais.
- b)
Le comité prie le gouvernement de faire en sorte qu’à l’avenir les dirigeants et
membres syndicaux ne soient pas inquiétés pour avoir exercé légitimement leurs
activités syndicales et de veiller à ce que les actes de violences et de menaces
visant les syndicalistes fassent l’objet d’enquêtes appropriées. Le comité prie en
particulier le gouvernement de fournir des informations détaillées sur toute enquête
diligentée et/ou toute mesure prise relativement aux graves allégations de menaces
et d’actes d’intimidations dont ont fait l’objet, en février 2023, M. Júlio António
Mendonça et M. Yasser Ture, respectivement secrétaire général et secrétaire général
adjoint de l’UNTG-CS.
- c) Le comité attend du gouvernement qu’il prenne les
mesures qui s’imposent pour que les dirigeants élus lors du congrès de l’UNTG-CS de
2022 soient pleinement libres d’exercer leurs fonctions sans aucune ingérence de la
part des autorités.
- d) Le comité prie le gouvernement de fournir des
observations sur les allégations d’usage de la force publique dans les locaux de
l’UNTG-CS, en juillet 2021 et mai 2023, et exprime l’espoir qu’il prendra les
mesures nécessaires pour garantir que de tels actes ne puissent se
reproduire.
- e) Le comité prie le gouvernement de prendre les mesures
nécessaires pour restituer les bureaux de l’UNTG-CS à ses dirigeants légitimes et de
fournir des informations sur le suivi des actions en justice engagées par ces
derniers.
- f) Le comité s’attend à ce que le gouvernement accorde la priorité
à la promotion et la défense de la liberté syndicale en permettant le développement
d’un syndicalisme libre et indépendant et en préservant un climat social exempt
d’actes d’ingérence et d’agissements antisyndicaux, conformément à ses engagements
internationaux. Observant que le gouvernement a sollicité l’assistance technique du
Bureau sur les questions relatives au fonctionnement et à la représentativité des
syndicats, le comité exprime le ferme espoir que cette assistance sera fournie et
aidera le gouvernement à mettre en œuvre les conclusions et recommandations du
comité.