Allégations: Arrestation et détention de huit conseillers et assistants
juridiques qui ont fourni des services de soutien à des travailleurs et à leurs
organisations en vue du règlement de conflits collectifs et/ou individuels du travail, et
ingérence de la police dans des conflits collectifs du travail
- 208. Le comité a examiné le présent cas (soumis en février 2016) pour la
dernière fois à sa réunion de mars 2023, au cours de laquelle il a présenté un rapport
intérimaire au Conseil d’administration. [Voir 401e rapport, paragraphes 270-297,
approuvé par ce dernier à sa 347e session (mars 2023).]
- 209. Le gouvernement a transmis ses observations dans une communication
datée du 13 septembre 2023.
- 210. La Chine n’a ratifié ni la convention (no 87) sur la liberté
syndicale et la protection du droit syndical, 1948, ni la convention (no 98) sur le
droit d’organisation et de négociation collective, 1949.
A. Examen antérieur du cas
A. Examen antérieur du cas- 211. Lors de sa réunion de mars 2023, le comité a formulé les
recommandations suivantes [voir 401e rapport, paragraphe 297]:
- a) Le comité prie
à nouveau le gouvernement de confirmer que M. Meng n’est pas poursuivi pour avoir
«cherché querelle et provoqué des troubles» et qu’il n’est plus soumis à aucune
mesure de surveillance de la part des autorités.
- b) Le comité prie
instamment le gouvernement de lui transmettre sans autre délai des copies des
décisions judiciaires concernant les cas de MM. Meng, Wu Lijie, Zhang Zhiyu, Jian
Hui, Wu Guijun, He Yuancheng, Song Jiahui, Yang Zhengjun, Wei Zhili, Ke Chengbing,
Mi Jiuping, Liu Penghua, Yu Juncong et Li Zhan.
- c) Le comité prie instamment
le gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires, avec l’assistance
technique du Bureau, pour faciliter un dialogue constructif et inclusif avec les
partenaires sociaux en vue d’assurer le plein respect de la liberté syndicale, en
particulier le droit des travailleurs de créer les organisations de leur choix, ce
qui implique notamment la possibilité effective de constituer, dans un climat de
pleine sécurité, des organisations indépendantes de celles qui existent déjà et de
tout parti politique, et de garantir le droit de manifestation pacifique des
travailleurs et des employeurs. Il prie le gouvernement d’indiquer toutes les
mesures prises ou envisagées à cet égard.
- d) Le comité prie à nouveau
instamment le gouvernement de lui transmettre une copie du rapport d’enquête sur les
allégations de traitements cruels des militants syndicaux pendant leur détention,
qui concluait que M. Zeng et d’autres personnes n’avaient pas subi de tels
traitements durant leur détention.
- e) Le comité prie instamment le
gouvernement de fournir des informations sur toutes les mesures prises ou envisagées
pour assurer une protection adéquate contre la discrimination antisyndicale, en
droit comme dans la pratique, et de lui communiquer une copie du rapport sur les
résultats de l’enquête susmentionnée (cas de MM. Liu et Yu) et des informations
détaillées sur les allégations de licenciement de MM. Mi Jiuping, Li Zhan, Song
Yiao, Kuang Hengshu, Zhang Baoyan et Chang Zhongge.
- f) Le comité prie à
nouveau instamment le gouvernement de communiquer une réponse détaillée sur toutes
les allégations d’arrestation, de détention, de mauvais traitements et de
disparition des militants syndicaux et de leurs partisans mentionnés à l’annexe I,
sur les accusations pénales retenues contre certains d’entre eux, ainsi que sur les
sanctions imposées. Le comité prie le gouvernement de fournir des informations
concernant M. Wang Ji’ao, mentionné à l’annexe II.
- g) Compte tenu de la
détention arbitraire de M. Wang pour avoir prétendument défendu les droits des
travailleurs dans un environnement où, comme le comité l’a indiqué précédemment,
l’exercice de la liberté syndicale est sérieusement limité en droit et en pratique
et, compte tenu de l’absence de toute information de la part du gouvernement, le
comité le prie instamment d’ordonner la libération immédiate de ce militant syndical
et de fournir des observations détaillées sur les allégations de la Confédération
syndicale internationale (CSI), notamment sur la situation de Mme Hiang
Xueqin.
- h) Le comité s’attend à ce que le gouvernement fasse les efforts
supplémentaires voulus pour communiquer sans autre délai les autres informations
demandées, afin que le comité puisse disposer de toutes les données nécessaires pour
examiner ce cas en toute connaissance de cause, et il invite à nouveau le
gouvernement à accepter une mission de contacts directs pour mieux comprendre la
situation sur le terrain et résoudre toute question en suspens.
- i) Le comité
exprime sa préoccupation devant les faits du présent cas qu’il examine depuis
octobre 2016 et qui indiquent un problème systémique dont il a été constaté l’impact
sur la liberté syndicale des travailleurs en raison des nombreuses personnes
arrêtées, disparues et ayant fait l’objet d’intimidation pour avoir tenté de
défendre les intérêts collectifs des travailleurs et au sujet desquelles le
gouvernement a systématiquement manqué de fournir les informations détaillées
demandées par le comité, y compris sur la question de savoir si des poursuites sont
toujours en cours contre les militants syndicaux et sur les mesures prises pour
assurer le plein respect de la liberté syndicale. Compte tenu du manquement
persistant du gouvernement à fournir des informations détaillées sur les points ci
dessus, ainsi qu’à prendre des mesures pour donner suite aux recommandations de
longue date qu’il formule, le comité se voit contraint d’attirer l’attention du
Conseil d’administration sur la nature grave et urgente du présent
cas.
B. Réponse du gouvernement
B. Réponse du gouvernement- 212. Dans sa communication du 13 septembre 2023, le gouvernement rappelle
qu’il avait déjà signalé que la période de constitution d’un garant dans l’attente du
procès de M. Meng Han s’est achevée le 7 octobre 2020. M. Meng Han ayant dûment rempli
toutes les obligations qui lui incombaient pendant la période en question, l’organe de
sécurité publique a levé la mesure qui lui avait été imposée. Ses documents d’identité
n’ont pas été saisis.
- 213. Le gouvernement réitère par ailleurs que le 27 juillet 2018,
l’organe de la sécurité publique de la ville de Shenzhen (province de Guangdong) a
légalement convoqué M. Lan Zhiwei et Mme Zhang Zeying, tous deux soupçonnés d’avoir
commis un crime, et prononcé dès le lendemain une mesure de détention pénale à leur
encontre. Le 27 août, cette mesure a été convertie en ordre de constitution d’un garant
dans l’attente d’un procès, ordre qui a été levé à l’expiration du délai. Le 3 janvier
2019, l’organe de sécurité publique de la ville de Guangzhou (province de Guangdong) a
légalement convoqué M. Li Yuanzhu, également soupçonné d’avoir commis un crime, et
prononcé à son encontre une mesure de détention pénale. Le 30 janvier, cette mesure a
été convertie en ordre de constitution d’un garant dans l’attente d’un procès, ordre qui
a été levé à l’expiration du délai. Mme Zhang Zeying et MM. Lan Zhiwei et Li Yuangzhu
n’ont donc fait l’objet ni de poursuites ni de sanctions pénales et tous trois vivent et
travaillent aujourd’hui normalement.
- 214. Le gouvernement indique qu’il s’efforce de recueillir des
informations sur les autres personnes concernées et que des informations supplémentaires
seront le cas échéant communiquées au comité en temps opportun. Il réaffirme que la
Constitution et la législation nationales garantissent aux citoyens le droit à la
liberté syndicale. Il incombe toutefois aux citoyens et organisations chinois, comme à
ceux de toute autre nation, de se conformer dans l’exercice de ce droit aux dispositions
applicables de la législation nationale. Les personnes mentionnées dans ce cas ont fait
l’objet d’une enquête et ont été sanctionnées non pas pour avoir créé des syndicats ou
participé à des activités syndicales, mais pour avoir utilisé des moyens illégaux dans
le cadre du règlement de conflits du travail et contrevenu aux dispositions pertinentes
du droit pénal. Les tribunaux et les organes de sécurité publique de la Chine traitent
ces affaires en stricte conformité avec les procédures établies par la loi, ce qui
assure une sauvegarde effective des droits des personnes concernées. Le gouvernement
indique sa volonté de maintenir la communication avec l’OIT à cet égard.
C. Conclusions du comité
C. Conclusions du comité- 215. Le comité rappelle que ce cas, déposé en février 2016, concerne des
allégations d’arrestations et de détentions pour «organisation d’un rassemblement en vue
de troubler l’ordre public» de conseillers et d’assistants juridiques qui ont fourni des
services de soutien à des travailleurs et à leurs organisations en vue du règlement de
conflits collectifs et/ou individuels du travail.
- 216. Le comité rappelle en particulier que M. Meng, l’un des conseillers,
aurait été placé sous surveillance policière afin qu’il ne soit pas en mesure de
reprendre son rôle de militant syndical à sa sortie de prison. Le gouvernement
continuant d’insister sur le fait que l’organe de sécurité publique concerné a levé la
mesure qui lui avait été imposée, le comité s’attend fermement à ce que cela soit
compris comme la confirmation par le gouvernement que M. Meng n’est plus poursuivi pour
«avoir causé des altercations et provoqué des troubles», accusations initialement
portées à son encontre, et qu’il n’est plus soumis à aucune mesure de surveillance de la
part des autorités.
- 217. Le comité constate de nouveau avec un profond regret que le
gouvernement, ne donnant ainsi pas suite à la demande qui lui avait été adressée, ne lui
a communiqué aucune information concernant le lieu de résidence des personnes
mentionnées à l’annexe I, les accusations portées contre eux, ainsi que les jugements ou
condamnations dont ils font l’objet. Le comité se voit à nouveau dans l’obligation de
prier instamment le gouvernement de présenter une réponse détaillée sur toutes les
allégations d’arrestation, de détention, de mauvais traitements et de disparition des
militants syndicaux et de leurs sympathisants mentionnés à l’annexe I, ainsi que sur les
chefs d’accusation retenus contre certains d’entre eux et les sanctions qui leur ont été
imposées. En ce qui concerne l’annexe II, tout en notant que le gouvernement réitère les
informations qu’il avait fournies au sujet de Mme Zhang Zeying et de MM. Lan Zhiwei et
Li Yuanzhu, soit les trois travailleurs dont les noms figuraient dans l’annexe II (liste
de personnes détenues ou disparues soumise par la Confédération syndicale internationale
dans sa communication du 11 février 2020), et au sujet desquels le comité n’attend plus
de nouvelles informations, le comité regrette que le gouvernement ne lui ait pas encore
communiqué d’informations au sujet de M. Wang Ji’ao et le prie de lui transmettre des
renseignements précis sur la situation de ce dernier.
- 218. Le comité rappelle qu’il avait instamment prié le gouvernement de
lui transmettre une copie de toutes les décisions judiciaires concernant les cas de
MM. Meng et Wu Lijie (reconnus coupables d’avoir exploité illégalement un commerce et
condamné à trois ans d’emprisonnement et une amende de 30 000 yuan renminbi le
13 novembre 2019), Zhang Zhiyu, Jian Hui, Wu Guijun, He Yuancheng et Song Jiahui (tous
les cinq reconnus coupables du délit de rassemblement de foule en vue de porter atteinte
à l’ordre public et condamnés à diverses peines de probation le 24 avril 2020), Yang
Zhengjun, Wei Zhili et Ke Chengbing (tous les trois soupçonnés, le 24 avril 2020, de
délits de provocation et condamnés à des peines d’emprisonnement d’un an et six mois,
assorties de périodes de probation de trois ans), Mi Jiuping, Liu Penghua, Yu Juncong et
Li Zhan (tous les quatre condamnés à des peines d’emprisonnement d’un an et six mois,
assorties de périodes de probation de trois ans, au motif du délit de rassemblement de
foule en vue de porter atteinte à l’ordre public). Bien que le comité se félicite de la
volonté exprimée par le gouvernement de poursuivre le dialogue avec l’OIT sur ces
questions, il doit une fois de plus noter avec un profond regret que le gouvernement ne
lui a pas transmis les copies des décisions judiciaires demandées. Il rappelle donc une
fois de plus que, dans les cas où les organisations plaignantes ont allégué que des
dirigeants syndicaux ou des syndicalistes avaient été arrêtés en raison de leurs
activités syndicales et où les réponses des gouvernements se limitaient à réfuter ces
allégations ou à indiquer que les arrestations avaient été opérées en raison d’activités
subversives, pour des raisons de sécurité intérieure ou pour des crimes de droit commun,
le comité a toujours appliqué la règle de demander aux gouvernements en question des
informations aussi précises que possible sur les arrestations incriminées, en
particulier en ce qui concerne les procédures légales ou judiciaires engagées et le
résultat desdites procédures, afin d’être en mesure de procéder en connaissance de cause
à l’examen des allégations. Le comité rappelle en outre que, dans de nombreux cas, il a
demandé aux gouvernements intéressés de communiquer le texte des jugements prononcés
avec leurs attendus. [Voir Compilation des décisions du Comité de la liberté syndicale,
sixième édition, 2018, paragr. 178 et 179.] Constatant une fois de plus le caractère
général des accusations portées contre les militants syndicaux susmentionnés, le comité
prie de nouveau instamment le gouvernement de lui transmettre sans plus tarder des
copies des décisions judiciaires concernant les cas de MM. Meng, Wu Lijie, Zhang Zhiyu,
Jian Hui, Wu Guijun, He Yuancheng, Song Jiahui, Yang Zhengjun, Wei Zhili, Ke Chengbing,
Mi Jiuping, Liu Penghua, Yu Juncong et Li Zhan.
- 219. Le comité rappelle par ailleurs qu’il avait demandé au gouvernement
de lui transmettre une copie du rapport d’enquête sur les allégations faisant état des
traitements cruels dont les militants syndicaux auraient été victimes pendant leur
détention, rapport dont la conclusion était que M. Zeng et les autres détenus n’avaient
pas subi de tels traitements au cours de leur détention. Notant à nouveau avec regret
l’absence de toute information à ce sujet, le comité se voit dans l’obligation de
réitérer sa demande, et attend du gouvernement qu’il lui transmette sans plus tarder une
copie du rapport d’enquête susmentionné.
- 220. En ce qui concerne la recommandation qu’il a formulée au sujet du
licenciement de travailleurs de l’entreprise Jasic Technology Co. Ltd, sise à Shenzhen,
le comité note avec regret que le gouvernement ne fournit aucune information sur les
mesures prises ou envisagées pour assurer une protection adéquate contre la
discrimination antisyndicale, en droit comme dans la pratique, ni sur les licenciements
allégués de MM. Mi Jiuping, Li Zhan, Song Yiao, Kuang Hengshu, Zhang Baoyan et Chang
Zhongge. Le comité, notant par ailleurs avec regret que le gouvernement ne lui a pas
transmis une copie du rapport sur les résultats de l’enquête concernant MM. Liu Penghua
et Yu Juncong, réitère sa demande et prie instamment le gouvernement de lui communiquer
ce document sans plus tarder.
- 221. Le comité rappelle en outre qu’il avait pris note de l’allégation
générale de l’organisation plaignante selon laquelle les travailleurs et les militants
syndicaux ne pouvaient participer à une grève ou à une manifestation légitime sans
violer la loi qui interdit les atteintes à l’ordre public, et faisant observer que le
procureur et les tribunaux considèrent généralement les actions syndicales menées par
les travailleurs, non pas comme l’exercice de droits fondamentaux, mais comme des
atteintes à la sécurité publique. Le comité avait pris note de l’observation générale du
gouvernement selon laquelle la loi sur les assemblées, cortèges et manifestations est
une loi spéciale qui, réglementant les manifestations des citoyens chinois, a été
promulguée dans un double but: 1) sauvegarder l’exercice par les citoyens de leur droit
de réunion, de cortège et de manifestation conformément à la loi; et 2) maintenir la
stabilité sociale et l’ordre public. Le comité a relevé que si certaines prescriptions
relatives aux manifestations sont manifestement conformes aux principes de la liberté
syndicale (tels l’interdiction du port d’armes, de l’utilisation d’armes tranchantes ou
d’explosifs à usage réglementé et du recours à la violence), plusieurs autres semblent
de nature assez large et leurs applications peuvent donner lieu à des violations de la
liberté syndicale. Le comité a notamment relevé avec préoccupation la déclaration du
gouvernement selon laquelle aucun citoyen n’a le droit de préparer ou d’organiser une
assemblée, un cortège ou une manifestation de citoyens locaux, ou d’y participer, dans
une ville autre que leur lieu de résidence. Rappelant que les travailleurs devraient
jouir du droit de manifester pacifiquement pour défendre leurs intérêts professionnels
[voir Compilation, paragr. 208], le comité, estimant que cette restriction géographique
imposée par la loi au droit de manifester constitue une atteinte à la liberté de réunion
pacifique, a demandé au gouvernement d’indiquer toutes les mesures prises pour faciliter
un dialogue constructif et inclusif avec les partenaires sociaux en vue d’assurer le
plein respect de la liberté syndicale et de garantir le droit de manifestation pacifique
des travailleurs et des employeurs. Le comité avait en outre rappelé que le droit des
travailleurs de constituer des organisations de leur choix implique notamment la
possibilité effective de constituer, dans un climat de pleine sécurité, des
organisations indépendantes tant de celles qui existent déjà que de tout parti
politique, et demande à nouveau au gouvernement de garantir ce droit à l’ensemble des
travailleurs. Le comité regrette qu’une fois encore le gouvernement se contente
d’indiquer dans sa réponse que la Constitution et les lois nationales garantissent
pleinement la liberté syndicale aux citoyens, tout en insistant sur le fait que, comme
dans toute autre nation, les travailleurs chinois et leurs organisations sont tenus de
respecter les dispositions pertinentes de la législation nationale. Le comité prie donc
à nouveau instamment le gouvernement de prendre, avec l’assistance technique du Bureau,
toutes les mesures nécessaires pour promouvoir un dialogue constructif et inclusif avec
les partenaires sociaux en vue d’assurer le plein respect de la liberté syndicale,
notamment le droit des travailleurs de constituer des organisations de leur choix, ce
qui implique notamment la possibilité effective de constituer, dans un climat de pleine
sécurité, des organisations indépendantes tant de celles qui existent déjà que de tout
parti politique, et de garantir le droit de manifestation pacifique des travailleurs et
des employeurs. Le comité demande au gouvernement de lui signaler toutes les mesures qui
ont été prises ou envisagées à cet effet.
- 222. Le comité rappelle que, selon la CSI, il n’existe en Chine
pratiquement aucun espace civique qui permet de mener en toute indépendance une action
de sensibilisation auprès de l’opinion publique ou d’entreprendre des activités
syndicales collectives. Cette situation est sensiblement aggravée par la surveillance
numérique et les restrictions rigoureuses qui pèsent sur les libertés civiles et la
liberté d’expression, voire par leur suppression pure et simple. Le comité note que
c’est dans ce contexte que s’est déroulée, le 19 septembre 2021, l’arrestation du
militant syndical M. Wang Jiangbing et de Mme Hiang Xueqin. Compte tenu du caractère
arbitraire de la détention de M. Wang, qui aurait prétendument défendu les droits des
travailleurs dans un environnement où l’exercice de la liberté syndicale subit
d’importantes restrictions dans le droit comme dans la pratique, le comité prie
instamment le gouvernement d’ordonner la libération immédiate de ce militant syndical et
de fournir des observations détaillées sur les allégations de la CSI, notamment en ce
qui concerne la situation de Mme Hiang Xueqin. Regrettant vivement l’absence de toute
information à ce sujet dans la réponse du gouvernement, le comité se voit contraint de
réitérer sa précédente demande.
- 223. Le comité avait rappelé que des allégations aussi graves que celles
examinées au titre du présent cas figurent parmi les termes énoncés au paragraphe 54 des
procédures spéciales pour l’examen des plaintes faisant état de violations de la liberté
syndicale effectué à l’Organisation internationale du Travail. Le comité note de nouveau
avec préoccupation que les faits de ce cas, soumis à examen depuis octobre 2016,
révèlent un problème systémique dont on a pu constater les répercussions sur la liberté
syndicale, au vu du nombre de personnes arrêtées, disparues ou victimes d’actes
d’intimidation pour avoir tenté de défendre les intérêts collectifs des travailleurs et
au sujet desquelles le gouvernement a systématiquement omis de fournir les informations
détaillées demandées par le comité, s’agissant notamment de la question de savoir si des
poursuites sont toujours en cours contre les militants syndicaux et des mesures prises
pour assurer le plein respect de la liberté syndicale. Compte tenu du fait que le
gouvernement a systématiquement omis de fournir des informations détaillées sur les
éléments susmentionnés et de prendre des mesures pour donner suite aux recommandations
formulées de longue date par le comité, ce dernier se voit une fois de plus dans
l’obligation d’attirer l’attention du Conseil d’administration sur la gravité et le
caractère d’urgence de ce cas. Il attend du gouvernement qu’il fasse le nécessaire pour
communiquer sans plus tarder les autres informations demandées, afin d’avoir à
disposition toutes les données nécessaires pour procéder à l’examen de ce cas en pleine
connaissance de cause. Il invite à nouveau le gouvernement à accepter une mission de
contacts directs afin de mieux comprendre la situation sur le terrain et de résoudre
toutes les questions en suspens.
Recommandations du comité
Recommandations du comité- 224. Au vu des conclusions intérimaires qui précèdent, le comité invite
le Conseil d’administration à approuver les recommandations suivantes:
- a) Le comité
prie à nouveau instamment le gouvernement de communiquer une réponse détaillée sur
toutes les allégations d’arrestation, de détention, de mauvais traitements et de
disparition des militants syndicaux et de leurs partisans mentionnés à l’annexe I,
sur les accusations pénales retenues contre certains d’entre eux, ainsi que sur les
sanctions imposées. Le comité prie le gouvernement de fournir des informations
concernant M. Wang Ji’ao, mentionné à l’annexe II.
- b) Le comité prie instamment
le gouvernement de lui transmettre sans autre délai des copies des décisions
judiciaires concernant les cas de MM. Meng, Wu Lijie, Zhang Zhiyu, Jian Hui, Wu
Guijun, He Yuancheng, Song Jiahui, Yang Zhengjun, Wei Zhili, Ke Chengbing, Mi
Jiuping, Liu Penghua, Yu Juncong et Li Zhan.
- c) Le comité s’attend à ce que le
gouvernement lui transmette une copie du rapport d’enquête sur les allégations de
traitements cruels des militants syndicaux pendant leur détention, qui concluait que
M. Zeng et d’autres personnes n’avaient pas subi de tels traitements durant leur
détention.
- d)Le comité prie instamment le gouvernement de fournir des
informations sur toutes les mesures prises ou envisagées pour assurer une protection
adéquate contre la discrimination antisyndicale, en droit comme dans la pratique, et
de lui communiquer une copie du rapport sur les résultats de l’enquête susmentionnée
(cas de MM. Liu Penghua et Yu Juncong) et des informations détaillées sur les
allégations de licenciement de MM. Mi Jiuping, Li Zhan, Song Yiao, Kuang Hengshu,
Zhang Baoyan et Chang Zhongge.
- e) Le comité prie à nouveau instamment le
gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires, avec l’assistance technique
du Bureau, pour faciliter un dialogue constructif et inclusif avec les partenaires
sociaux en vue d’assurer le plein respect de la liberté syndicale, en particulier le
droit des travailleurs de créer les organisations de leur choix, ce qui implique
notamment la possibilité effective de constituer, dans un climat de pleine sécurité,
des organisations indépendantes de celles qui existent déjà et de tout parti
politique, et de garantir le droit de manifestation pacifique des travailleurs et
des employeurs. Il prie le gouvernement d’indiquer toutes les mesures prises ou
envisagées à cet égard.
- f) Compte tenu de la détention arbitraire de M. Wang
pour avoir prétendument défendu les droits des travailleurs dans un environnement
où, comme le comité l’a indiqué précédemment, l’exercice de la liberté syndicale est
sérieusement limité en droit et en pratique et, compte tenu de l’absence de toute
information de la part du gouvernement, le comité le prie instamment d’ordonner la
libération immédiate de ce militant syndical et de fournir des observations
détaillées sur les allégations de la Confédération syndicale internationale (CSI),
notamment sur la situation de Mme Hiang Xueqin.
- g) Le comité s’attend à ce que
le gouvernement fasse les efforts supplémentaires nécessaires pour communiquer sans
autre délai les autres informations demandées, afin que le comité puisse disposer de
toutes les données nécessaires pour examiner ce cas en toute connaissance de cause,
et il invite à nouveau le gouvernement à accepter une mission de contacts directs
pour mieux comprendre la situation sur le terrain et résoudre toute question en
suspens.
- h) Le comité exprime sa préoccupation devant les faits du présent cas
qu’il examine depuis octobre 2016 et qui indiquent un problème systémique dont il a
été constaté l’impact sur la liberté syndicale des travailleurs en raison des
nombreuses personnes arrêtées, disparues et ayant fait l’objet d’intimidation pour
avoir tenté de défendre les intérêts collectifs des travailleurs et au sujet
desquelles le gouvernement a systématiquement manqué de fournir les informations
détaillées demandées par le comité, y compris sur la question de savoir si des
poursuites sont toujours en cours contre les militants syndicaux et sur les mesures
prises pour assurer le plein respect de la liberté syndicale. Compte tenu du
manquement persistant du gouvernement à fournir des informations détaillées sur les
points ci dessus, ainsi qu’à prendre des mesures pour donner suite aux
recommandations de longue date qu’il formule, le comité se voit contraint d’attirer
l’attention du Conseil d’administration sur la nature grave et urgente du présent
cas.
Annexe I
Annexe I- 1. M. Mi Jiuping: travailleur de l’entreprise technologique, détenu
depuis juillet 2018 pour «organisation d’un rassemblement en vue de troubler l’ordre
public». Il est détenu au centre de détention municipal no 2 de Shenzhen. Les deux
premiers avocats de M. Mi ont été contraints de se désister du cas. Le 1er octobre 2018,
la demande d’entretien avec M. Mi présentée par un nouvel avocat a été rejetée au motif
que l’affaire portait sur des secrets d’État. Injoignable.
- 2. M. Yu Juncong: travailleur de l’entreprise technologique, détenu
depuis juillet 2018 pour «organisation d’un rassemblement en vue de troubler l’ordre
public». Il est détenu au centre de détention municipal no 2 de Shenzhen. Après s’être
entretenu avec M. Yu le 30 août 2018, l’avocat de ce dernier a subi des pressions qui le
visaient à se désister. Les demandes d’entretien avec son nouvel avocat présentées par
M. Yu après le 30 août 2018 n’ont pas été acceptées. Injoignable.
- 3. M. Liu Penghua: travailleur de l’entreprise technologique, détenu
depuis juillet 2018 pour «organisation d’un rassemblement en vue de troubler l’ordre
public». Il est détenu au centre de détention municipal no 2 de Shenzhen. M. Liu a
déclaré à un avocat qui s’est entretenu avec lui au mois de septembre 2018 qu’il avait
été battu. Les demandes ultérieures d’entretien avec son avocat ont été rejetées.
Injoignable.
- 4. M. Li Zhan: ancien travailleur de l’entreprise technologique et
défenseur des travailleurs, détenu depuis juillet 2018 pour «organisation d’un
rassemblement en vue de troubler l’ordre public». Il est détenu au centre de détention
municipal no 2 de Shenzhen. Après s’être entretenu avec M. Li le 18 septembre 2018,
l’avocat de M. Li a subi des pressions qui visaient à le faire se désister.
Injoignable.
- 5. Mme Shen Mengyu: diplômée de l’université Sun Yat sen. Arrêtée pour
avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 6. Mme Yue Xin: diplômée de l’université de Beijing, victime de
disparition forcée le 24 août 2018. Arrêtée pour avoir soutenu les travailleurs de
l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 7. Mme Gu Jiayue: diplômée de l’Université de Beijing, arrêtée à son
domicile le 24 août 2018, accusée de «causer des altercations et de provoquer des
troubles» et placée en «résidence surveillée dans un lieu désigné». Arrêtée pour avoir
soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 8. M. Xu Zhongliang: diplômé de l’Université des sciences et technologies
de Beijing, détenu depuis le 24 août 2018, accusé de «causer des altercations et de
provoquer des troubles» et placé en «résidence surveillée dans un lieu désigné». Arrêté
pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 9. M. Zheng Yongming: diplômé de l’Université d’agriculture de Nanjing,
détenu depuis le 24 août 2018, accusé de «causer des altercations et de provoquer des
troubles» et placé en «résidence surveillée dans un lieu désigné». Arrêté pour avoir
soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 10. M. Shang Kai: responsable du site Web de gauche Hongse Cankao, arrêté
par la police du Guangdong le 24 août 2018 au bureau de Hongse Cankao. Toujours porté
disparu.
- 11. M. Fu Changguo: membre du personnel du centre pour les travailleurs
Dagongzhe, détenu depuis août 2018 pour «organisation d’un rassemblement en vue de
troubler l’ordre public». Impossible de savoir où il est détenu depuis son arrestation.
Se voit refuser accès à ses avocats et à sa famille.
- 12. M. Yang Shaoqiang: diplômé de l’Université des sciences et
technologies de Beijing, arrêté à son domicile en août 2018, accusé de «causer des
altercations et de provoquer des troubles». Lieu inconnu. Aucune autre information.
- 13. M. Tang Jialiang: étudiant poursuivant des études universitaires
supérieures à l’Institut de technologie de Beijing, victime de disparition forcée depuis
le début du mois de septembre 2018. Toujours porté disparu.
- 14. M. Zhang Shengye: diplômé de l’Université de Beijing, arrêté sur le
campus et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Arrêté pour avoir soutenu
les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 15. Mme Sun Min: diplômée de l’Université de Beijing, arrêtée à Guangzhou
et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Arrêtée pour avoir soutenu les
travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 16. M. Zong Yang: diplômé de l’Université de Beijing, arrêté à Beijing et
victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Arrêté pour avoir soutenu les
travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 17. M. Liang Xiaogang: défenseur des travailleurs, arrêté à Shanghai et
victime de disparition forcée le 9 novembre 2018.
- 18. M. Tang Xiangwei: défenseur des travailleurs, arrêté par la police à
Wuhan pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic et victime de
disparition forcée le 11 novembre 2018. Aucune autre information.
- 19. M. Zheng Shiyou défenseur des travailleurs, arrêté à Wuhan le
11 novembre 2018 pour incitation à la subversion de l’État. Pas de mise en accusation.
Injoignable.
- 20. Mme Zheng Yiran: diplômée de l’Université des langues et cultures de
Beijing, arrêtée à Beijing et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Arrêtée
pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 21. M. Lu Daxing: diplômé de l’Université des sciences et technologies de
Nanjing, arrêté à Beijing et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Arrêté
pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 22. Mme Li Xiaoxian: diplômée de l’Université de médecine chinoise de
Nanjing, arrêtée à Beijing et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Arrêtée
pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 23. M. He Pengchao: diplômé de l’Université de Beijing, fondateur du
Centre d’action sociale Qingying Dreamworks, arrêté à Beijing et victime de disparition
forcée le 9 novembre 2018. Arrêté pour incitation à la subversion du pouvoir de l’État.
Pas de mise en accusation. Injoignable.
- 24. Mme Wang Xiangyi: diplômée de l’Université de Beijing, fondatrice du
Centre d’action sociale Qingying Dreamworks, arrêtée par la police à Shenzhen et victime
de disparition forcée le 9 novembre 2018. Aucune autre information.
- 25. Mme Jian Xiaowei: diplômée de l’Université Renmin, membre du
personnel du Centre d’ action sociale Qingying Dreamworks, arrêtée par la police à
Shenzhen et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Aucune autre
information.
- 26. Mme Kang Yanyan: diplômée de l’Université des sciences et
technologies de Beijing, membre du personnel du Centre d’action sociale Qingying
Dreamworks, arrêtée par la police à Shenzhen et victime de disparition forcée le
9 novembre 2018. Aucune autre information.
- 27. Mme Hou Changshan: diplômée de l’Université des langues étrangères de
Beijing, membre du personnel du Centre d’action sociale Qingying Dreamworks, arrêtée par
la police à Shenzhen et victime de disparition forcée le 9 novembre 2018. Aucune autre
information.
- 28. Mme Wang Xiaomei: diplômée de l’Université des sciences et
technologies de l’information de Nanjing, membre du personnel du Centre d’action sociale
Qingying Dreamworks, arrêtée par la police à Shenzhen et victime de disparition forcée
le 9 novembre 2018. Aucune autre information.
- 29. Mme He Xiumei: sympathisante du Centre d’action sociale Qingying
Dreamworks, arrêtée par la police à Shenzhen et victime de disparition forcée le
9 novembre 2018. Aucune autre information.
- 30. Mme Zou Liping: membre du personnel d’un syndicat local, détenue à
Shenzhen le 9 novembre 2018, accusée de «provoquer des querelles et des troubles».
Arrêtée par la police et victime de disparition forcée. Aucune autre information.
- 31. M. Li Ao: membre du personnel d’un syndicat local, placé en détention
à Shenzhen le 9 novembre 2018, accusé de «causer des altercations et de provoquer des
troubles». Arrêté par la police et victime de disparition forcée. Aucune autre
information.
Annexe II
Annexe II- 1. M. Jia Shijie: étudiant de l’Université de Beijing, arrêté le
23 septembre 2018 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 2. M. Lan Zhiwei: travailleur, arrêté le 2 janvier 2019 pour avoir
soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 3. Mme Zhang Zeying: travailleuse, arrêtée le 2 janvier 2019 pour avoir
soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 4. M. Zhan Zhenzhen: étudiant de l’Université de Beijing, arrêté le
2 janvier 2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 5. M. Li Yuanzhu: travailleur, arrêté le 3 janvier 2019 pour avoir
soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 6. M. Feng Junjie: étudiant de l’Université de Beijing, arrêté en janvier
2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 7. M. Wang Ji’ao: cantinier à l’Université Renmin, arrêté le 18 janvier
2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 8. Mme Li Ziyi: étudiante de l’Université de Beijing, arrêtée le
21 janvier 2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 9. M. Ma Shize: étudiant de l’Université de Beijing, arrêté le 21 janvier
2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 10. M. Yan Zihao: étudiant de l’Université Renmin, arrêté le 21 janvier
2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 11. M. Li Jiahao: diplômé de l’Université de Beijing, arrêté le
21 janvier 2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 12. M. Huang Yu: diplômé de l’Université de Beijing, arrêté le 21 janvier
2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.
- 13. Mme Sun Jiayan: étudiante de l’Université de Beijing, arrêtée le
21 janvier 2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 14. M. Zhang Ziwei: étudiant de l’Université de Beijing, arrêté le
21 janvier 2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 15. Mme Chen Ke Xin: étudiante de l’Université Renmin, arrêtée le
21 janvier 2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic.
Injoignable.
- 16. M. Wu Jia Wei: diplômé de l’Université Renmin, arrêté le 16 février
2019 pour avoir soutenu les travailleurs de l’entreprise Jasic. Injoignable.