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Observation (CEACR) - adoptée 2017, publiée 107ème session CIT (2018)

Convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999 - Angola (Ratification: 2001)

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Article 7, paragraphe 2, de la convention. Mesures efficaces prises dans un délai déterminé. Alinéa a). Empêcher que des enfants ne soient engagés dans les pires formes de travail. Accès à l’éducation de base gratuite. La commission a précédemment pris note des informations de l’UNESCO selon lesquelles, malgré les difficultés suscitées par un conflit particulièrement long et sanglant, l’Angola est parvenu à tripler le nombre des enfants scolarisés dans le primaire, qui sont passés de 2 millions à 6 millions entre 2002 et 2013. Cependant, la commission a noté les taux très faibles de scolarisation à tous les niveaux, les taux élevés d’abandon de scolarité dans le primaire (30 pour cent), en particulier chez les filles, et l’accès limité à une éducation de qualité en milieu rural.
La commission note que le rapport du gouvernement ne fournit aucune nouvelle information à ce sujet. Cependant, elle prend note, dans le rapport de 2016 du gouvernement adressé au Comité des droits de l’enfant que le taux net de scolarisation au secondaire a augmenté entre 2013 et 2014, passant de 48,7 pour cent à 51,8 pour cent, et qu’il est estimé à 54,8 pour cent pour 2015 et à 57,5 pour cent pour 2016 (CRC/C/AGO/5-7, p. 31). Tout en notant la hausse du taux de scolarisation au niveau secondaire, la commission rappelle que l’éducation est l’un des moyens les plus efficaces pour empêcher que les enfants ne soient engagés dans les pires formes de travail, et prie donc une fois de plus le gouvernement d’intensifier ses efforts tendant à améliorer le fonctionnement du système éducatif et favoriser l’accès à une éducation de base de qualité gratuite, notamment pour les enfants appartenant à des familles pauvres, les enfants vivant en milieu rural et les filles. Elle le prie à nouveau de fournir des informations sur les mesures prises à cet égard et les résultats obtenus, notamment en termes de progression des taux de scolarisation et d’accomplissement de la scolarité et de baisse des taux d’abandon de la scolarité dans le primaire. Dans la mesure du possible, cette information devrait être ventilée par âge et par genre.
Article 7, paragraphe 2. Mesures efficaces prises dans un délai déterminé. Alinéa d). Enfants orphelins en raison du VIH/sida et autres enfants vulnérables (OEV). La commission a pris note d’informations du gouvernement faisant état d’une augmentation du nombre des OEV dans le pays. Elle a également noté qu’il indiquait qu’un plan d’action national en faveur des OEV était en préparation, ce plan d’action prévoyait un renforcement des capacités des familles, des communautés et des institutions pour répondre aux besoins de ces enfants, ainsi qu’une extension des services et mécanismes de protection sociale qui les concernent. Elle a noté toutefois que, d’après ce que le gouvernement indiquait dans son rapport d’activité par pays présenté à la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée au VIH/sida, seulement 16,8 pour cent des foyers comprenant des OEV bénéficient d’une aide extérieure de base.
La commission observe que le rapport du gouvernement ne contient aucune information à ce sujet. Elle note toutefois que, en Angola, selon les estimations faites par l’ONUSIDA en 2016, le nombre d’enfants de 17 ans au maximum qui sont orphelins à cause du VIH/sida était approximativement de 130 000. La commission rappelle que les OEV risquent plus particulièrement d’être engagés dans les pires formes de travail des enfants, elle prie instamment le gouvernement de prendre des mesures efficaces et immédiates, dans le cadre du Plan d’action national en faveur des OEV, pour protéger les enfants orphelins en raison du VIH/sida et les autres enfants vulnérables contre ces pires formes de travail. La commission prie à nouveau le gouvernement de donner des informations sur les mesures concrètement prises à cet égard et sur les résultats obtenus, s’agissant notamment du pourcentage de foyers comprenant des OEV qui bénéficient d’une aide sous forme de services et d’allocations.
Application de la convention dans la pratique. Dans ses commentaires précédents, la commission a pris note d’une déclaration du gouvernement selon laquelle il existe en Angola des enfants qui sont engagés dans les pires formes de travail des enfants, comme c’est le cas de ceux qui sont employés à des travaux dangereux (dans les mines de diamants et dans la pêche), qui travaillent dans la rue ou encore qui font l’objet d’une exploitation sexuelle à des fins commerciales. Le gouvernement a ajouté que, en raison de sa frontière particulièrement étendue et difficile à contrôler avec la République démocratique du Congo (RDC), des enfants angolais étaient enlevés dans la capitale pour être acheminés en RDC et, inversement, des enfants congolais étaient enlevés à Kinshasa pour être acheminés en Angola.
La commission note que le rapport du gouvernement ne contient pas d’informations à ce sujet. La commission exprime une fois de plus sa profonde préoccupation devant la situation des personnes de moins de 18 ans qui sont engagées dans les pires formes de travail des enfants et, en conséquence, elle prie instamment le gouvernement d’intensifier ses efforts visant à assurer dans la pratique la protection des enfants contre ces pires formes de travail, notamment contre la traite des enfants, leur exploitation sexuelle à des fins commerciales et leur utilisation aux fins d’activités illicites ou pour des travaux dangereux. Elle le prie également de prendre les mesures nécessaires pour assurer que suffisamment de données relatives à ces situations soient disponibles et de fournir des informations sur la nature, l’étendue et les tendances des pires formes de travail des enfants, et sur le nombre d’enfants couverts par des mesures faisant porter effet à la convention. Dans la mesure du possible, toutes ces informations devraient être ventilées par genre et par âge.
La commission soulève d’autres questions dans une demande qu’elle adresse directement au gouvernement.
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