Allégations: L’organisation plaignante allègue des pratiques antisyndicales dans
plusieurs domaines: rémunération; changement de fonctions; exercice du droit aux congés
syndicaux; limitation du droit de présenter des revendications pour les dirigeants
syndicaux; représailles à l’encontre d’une dirigeante syndicale à l’expiration de son
contrat; harcèlement de dirigeants syndicaux
- 109. La plainte figure dans une communication en date du 7 novembre 2012
présentée par la Fédération nationale des enseignants universitaires des services de
santé (FENPRUSS).
- 110. Le gouvernement a fait parvenir ses observations dans une
communication en date du 31 janvier 2014.
- 111. Le Chili a ratifié la convention (nº 87) sur la liberté syndicale et
la protection du droit syndical, 1948, la convention (nº 98) sur le droit d’organisation
et de négociation collective, 1949, et la convention (nº 151) sur les relations de
travail dans la fonction publique, 1978.
A. Allégations de l’organisation plaignante
A. Allégations de l’organisation plaignante- 112. Dans sa communication en date du 7 novembre 2012, la Fédération
nationale des enseignants universitaires des services de santé (FENPRUSS) allègue que
plusieurs services de santé du pays se sont livrés à des pratiques antisyndicales à
l’encontre de dirigeants de l’association des fonctionnaires de la FENPRUSS. Entre
autres pratiques, elle cite la diminution de la rémunération de certains dirigeants
syndicaux. Concrètement, l’organisation plaignante allègue que l’hôpital La Serena a
diminué la rémunération de la dirigeante syndicale Dina Imaña Choque d’environ 800 000
pesos pour avoir exercé son droit aux congés syndicaux et ne pas avoir assuré les tours
de garde médicale qui lui avaient été assignés. L’organisation plaignante allègue aussi
que l’hôpital San Carlos de Concepción a modifié la journée de travail du dirigeant
syndical Leoncio Zárate Acuña qui n’est plus affecté à des équipes tournantes de
sages-femmes et qui a vu une baisse de ses revenus. Selon l’organisation plaignante,
l’inamovibilité des dirigeants dans leur fonction implique nécessairement une protection
en conséquence de leurs rémunérations.
- 113. Par ailleurs, l’organisation plaignante fait état de changements
dans les fonctions de dirigeants syndicaux. Concrètement, l’organisation plaignante
allègue que: 1) exerçant ses prérogatives de direction et d’organisation, le service de
santé de Viña del Mar – Quillota a transféré arbitrairement le dirigeant syndical José
Salomón Silva dans l’unité récemment créée des études de préinvestissements et des
projets de l’hôpital de Petorca; 2) le service de Concepción a révoqué sans ménagement
ni raison logique l’architecte et dirigeant syndical Johnny Villouta de la direction de
l’inspection technique de certains chantiers et a ainsi exposé la communauté et le
service à des amendes et à des accidents; 3) la dirigeante syndicale Karem Egle Kruberg,
fonctionnaire du service de santé de Valparaíso, a fait l’objet de pressions de la part
de l’ancien directeur du service, M. Víctor Ayala, afin qu’elle lance des appels
d’offres violant les règles régissant les achats; 4) enfin, l’organisation plaignante
indique que, suite à une décision de restructuration, la direction de l’hôpital de
Quellón a modifié le lieu de travail du dirigeant Octavio Fernando Soto Leal, en le
retirant des équipes tournantes de sages-femmes du service de maternité, pour l’affecter
aux consultations hospitalières, ce qui revient à une réduction de sa rémunération et à
une violation flagrante de son mandat syndical.
- 114. Par ailleurs, l’organisation plaignante allègue que la direction de
l’hôpital de Lebu a refusé d’accorder 33 heures de congé syndical à la dirigeante Andrea
Osorio Pena et engagé une procédure administrative à son encontre pour absences
injustifiées. L’organisation plaignante insiste sur le fait que l’article 31 de la loi
no 19296 de 1994 prévoit des heures de congé minimales pour les directeurs
d’associations, sans préciser de limite maximale, ce qui permet d’affirmer qu’il
n’existe pas d’obstacle légal à l’octroi d’un nombre d’heures supérieur à ce
minimum.
- 115. L’organisation plaignante allègue aussi que le droit des dirigeants
syndicaux de présenter des revendications a été restreint. Elle indique qu’un groupe de
dirigeants syndicaux des services de santé de Viña del Mar – Quillota avait demandé
publiquement à rencontrer l’autorité du service de santé et que, face au refus de
celle-ci, ils ont occupé pacifiquement des locaux du service. L’hôpital a alors engagé
des poursuites pénales contre plusieurs dirigeants syndicaux pour usurpation de biens
publics. L’organisation plaignante insiste sur le fait que les dirigeants syndicaux ont
occupé les bureaux de la direction des services de santé de manière pacifique, qu’ils
n’ont pas empêché le libre passage des fonctionnaires, et qu’ils se sont bornés à
demander à l’autorité de les recevoir.
- 116. L’organisation plaignante signale également des représailles contre
une dirigeante syndicale au terme de son contrat. Concrètement, l’organisation
plaignante allègue que l’hôpital Félix Bulnes a mis fin au contrat de Mme Sheila Mena
Zumarán comme technicienne médicale aussitôt qu’a pris fin son mandat syndical.
L’organisation plaignante indique que, le 14 juin 2012, elle s’est vue notifier la
cessation de ses fonctions sans aucun motif.
- 117. Enfin, l’organisation plaignante dénonce un harcèlement antisyndical
à l’encontre de dirigeants syndicaux. Concrètement, l’organisation plaignante indique
que le ministre de la Santé a porté plainte contre Gabriela Farías, actuellement
présidente de la FENPRUSS, pour s’être proclamée ministre de substitution dans le cadre
de son mandat syndical. La FENPRUSS fait savoir que cette plainte a été rejetée.
- 118. En conclusion, la FENPRUSS indique que ni la loi no 19296 sur les
dispositions relatives aux associations de fonctionnaires de l’administration de l’Etat
ni la loi no 18834 sur le statut administratif ne prévoient de sanctions pour quiconque
se livre à des pratiques antisyndicales et que ces dernières restent absolument
impunies. La FENPRUSS estime que la législation n’a pas été harmonisée d’une manière qui
permette de respecter les principes établis par les conventions nos 87 et 151 de
l’OIT.
B. Réponse du gouvernement
B. Réponse du gouvernement- 119. Dans sa communication en date du 31 janvier 2014, le gouvernement
transmet les commentaires des services de santé concernés et du ministère de la Santé
sur les allégations de la FENPRUSS et nie que des pratiques antisyndicales aient pu
avoir lieu au préjudice des dirigeants de l’association des fonctionnaires de cette
organisation.
- 120. S’agissant de l’allégation selon laquelle la dirigeante syndicale
Dina Imaña Choque aurait vu sa rémunération diminuer d’environ 800 000 pesos pour avoir
exercé son droit aux congés syndicaux et ne pas avoir assuré les tours de garde médicale
qui lui avaient été assignés, la direction de l’hôpital de La Serena et le service de
santé de Coquimbo expliquent que la décision de diminuer le montant des rémunérations de
la fonctionnaire a obéi à un ordre exprès des services d’inspection régionaux de
Coquimbo. Pour sa part, le gouvernement explique que les services de santé et le réseau
des hôpitaux font partie de l’administration de l’Etat chilien et qu’à ce titre ils sont
soumis au contrôle des services d’inspection généraux de la République, qui agissent
pour le compte d’un organe de rang constitutionnel. Le gouvernement indique que les
services d’inspection régionaux de Coquimbo ont établi un rapport concluant que «les
fonctionnaires affectables à des équipes tournantes qui ont la qualité de dirigeants
syndicaux et qui, de ce fait, n’effectuent pas leurs tours de garde ont seulement droit
aux rémunérations liées à l’exécution de leur journée ordinaire; ils ne sauraient
prétendre aux indemnités accordées en contrepartie de l’exercice de fonctions accomplies
durant des tranches horaires extraordinaires ou spéciales, puisque le paiement de
celles-ci requiert l’accomplissement effectif de ces tâches». Le gouvernement fait
savoir que le ministère de la Santé a tenu des réunions avec les services d’inspection
généraux de la République et la Direction du budget du ministère des Finances pour
harmoniser les exigences de l’organe de contrôle en ce qui concerne les affectations à
des tours de garde et concilier l’exercice des fonctions syndicales et la fourniture
effective des services professionnels exigés par la santé publique. Enfin, le
gouvernement indique que Mme Imaña a déposé une plainte contre le service de santé de
Coquimbo qu’elle a retirée par la suite. L’affaire est aujourd’hui classée sans qu’il
n’y ait eu de décision sur le fond.
- 121. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle la modification de la
journée de travail du dirigeant syndical Leoncio Zárate Acuña à l’hôpital San Carlos de
Concepción a abouti à ce qu’il ne soit plus affecté à des équipes tournantes et donc à
une baisse de sa rémunération, le ministère de la Santé indique que, en 2012, M. Zárate
Acuña a été réintégré dans le système d’équipes tournantes et qu’à ce jour il fait
partie d’une équipe de jour. Le ministère ajoute qu’en août 2012 une nouvelle direction
de la FENPRUSS a été élue au sein de l’établissement de santé et que M. Zárate Acuña n’a
pas été réélu à ses fonctions, ce qui fait qu’il a perdu la qualité de dirigeant
syndical.
- 122. En ce qui concerne le transfert du dirigeant syndical José Salomón
Silva dans la nouvelle unité des études de préinvestissements et des projets de
l’hôpital de Petorca, le service de santé de Viña del Mar – Quillota fait savoir que
bien que ce transfert ait eu lieu en conformité avec le Statut administratif, la Cour
suprême de justice a fait droit au recours en protection formé par M. Salomón contre son
transfert et a ordonné l’annulation de celui-ci. Le gouvernement indique que le service
de santé a exécuté le jugement de la Cour suprême et que M. Salomón exerce actuellement
ses fonctions à l’hôpital San Martin de Quillota.
- 123. En ce qui concerne l’allégation d’irrégularité administrative
qu’aurait commise le directeur du service de santé de Concepción en réaffectant
l’architecte et dirigeant syndical Johnny Villouta à d’autres projets du service, le
chef du service de santé de Concepción précise que cette réaffectation a eu lieu dans le
cadre d’une restructuration interne et qu’il a été tenu compte du fait que des problèmes
sont survenus durant l’exécution de travaux pour lesquels l’architecte assumait les
fonctions d’inspecteur technique et de responsable de projet. Le chef du service de
santé de Concepción insiste sur le fait qu’à aucun moment l’architecte n’a été affecté à
de nouvelles fonctions non inhérentes à sa profession et qu’il n’a jamais cessé de
travailler pour la commune de Concepción. Pour sa part, le gouvernement indique que
l’architecte a déposé des requêtes devant les services d’inspection régionaux de Bío-Bío
et a formé un recours en protection devant la Cour d’appel de Concepción dans lesquels
il présente des réclamations sur les mêmes questions; aucune de ces requêtes n’a été
examinée à ce jour.
- 124. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle la dirigeante
syndicale Karem Egle Kruberg, qui occupait la fonction de cheffe de la logistique du
service de santé de Valparaíso, aurait fait l’objet de pressions de la part de l’ancien
directeur du service, M. Víctor Ayala, afin qu’elle lance des appels d’offres violant
les règles régissant les achats, le ministère de la Santé indique que ces accusations
font actuellement l’objet d’enquêtes et que M. Víctor Ayala a été démis de ses fonctions
en décembre 2012.
- 125. En ce qui concerne le transfert du dirigeant Octavio Fernando Soto
Leal, qui a cessé de faire partie des équipes tournantes de sages-femmes du service de
maternité pour être affecté aux consultations hospitalières, l’hôpital de Quellón
indique que le directeur du service a décidé d’annuler ce transfert et que M. Soto est
retourné à ses fonctions habituelles.
- 126. En ce qui concerne l’allégation relative au refus de la direction de
l’hôpital de Lebu d’accorder à Mme Andrea Osorio Pena 33 heures de congé syndical, le
ministère de la Santé indique qu’à aucun moment une demande de congé syndical n’a été
refusée de manière injustifiée ou arbitraire; que la dirigeante syndicale a pu justifier
ses absences, et qu’elle était au bénéfice d’un congé syndical durant la période
comprise entre le 23 et le 27 avril 2012.
- 127. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle un groupe de
dirigeants syndicaux du service de santé de Viña del Mar – Quillota aurait demandé
publiquement à l’autorité des services de santé de les recevoir et aurait occupé
pacifiquement les locaux devant le refus de celle-ci, à la suite de quoi l’hôpital a
engagé des poursuites pénales contre plusieurs dirigeants syndicaux pour usurpation de
biens publics, le ministère de la Santé indique: 1) que l’occupation n’a pas été
pacifique, que des fonctionnaires devant assurer leur service n’ont pas pu accéder à ces
locaux et que, en outre, les manifestants avaient condamné les portes et empêché l’accès
normal aux locaux; 2) que l’hôpital a engagé des poursuites pénales pour que le
ministère public détermine si les faits étaient constitutifs d’un délit; enfin 3) que
bien que l’hôpital ait été débouté de son action, les faits n’ayant pas été considérés
comme constitutifs d’un délit, il faut condamner énergiquement la manière utilisée pour
appeler l’attention de l’autorité.
- 128. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle l’hôpital Félix
Bulnes a mis fin au contrat de Mme Sheila Mena Zumarán comme technicienne médicale
aussitôt qu’a pris fin son mandat syndical, le ministère de la Santé indique que
Mme Mena Zumarán avait un contrat avec l’institution jusqu’au 30 juin 2012 et que la
cessation de ses fonctions a eu lieu du seul fait de la loi. Le ministère de la Santé
fait observer que la venue à échéance du contrat de la fonctionnaire entraîne la
cessation immédiate de ses services.
- 129. Enfin, en ce qui concerne l’allégation selon laquelle le ministère
de la Santé a engagé des poursuites pénales contre Mme Gabriela Farías, présidente
actuelle de la FENPRUSS, pour s’être proclamée ministre de substitution dans le cadre de
ses fonctions syndicales, le ministère de la Santé fait savoir qu’il a été débouté de
son action, les tribunaux de justice ayant estimé que les faits reprochés à Mme Gabriela
Farías n’étaient pas constitutifs d’un délit et qu’il n’existe donc aucune sanction
contre la dirigeante.
- 130. Le gouvernement, au vu de ce qui précède, conteste que les
conventions nos 87 et 151 de l’OIT aient été violées.
C. Conclusions du comité
C. Conclusions du comité- 131. Le comité note que le présent cas porte sur des allégations de
pratiques antisyndicales commises par plusieurs services de santé au préjudice de
dirigeants de l’association des fonctionnaires de la Fédération nationale des
enseignants universitaires des services de santé (FENPRUSS), au nombre desquelles
notamment: baisse de rémunération; changement de fonctions; exercice du droit aux congés
syndicaux; limitation du droit de présenter des revendications; représailles à
l’encontre d’une dirigeante syndicale à l’expiration de son contrat; enfin, actes de
harcèlement. Le comité note qu’il ressort de la réponse du gouvernement qu’une bonne
partie des problèmes ont été réglés comme indiqué dans les conclusions qui suivent.
- 132. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle la dirigeante
syndicale Dina Imaña Choque aurait vu sa rémunération baisser d’environ 800 000 pesos
pour avoir exercé son droit aux congés syndicaux et ne pas avoir assuré les tours de
garde médicale qui lui avaient été assignés, le comité note que la direction de
l’hôpital de La Serena et le service de santé de Coquimbo expliquent que la décision de
diminuer le montant des rémunérations de la fonctionnaire a obéi à un ordre exprès des
services d’inspection régionaux de Coquimbo. Le gouvernement explique que les services
de santé et le réseau des hôpitaux font partie de l’administration de l’Etat chilien et
qu’à ce titre sont soumis au contrôle des services d’inspections généraux de la
République. Le comité prend note également de l’indication du gouvernement selon
laquelle Mme Imaña a déposé une plainte contre le service de santé de Coquimbo qu’elle a
retirée par la suite, et que l’affaire est aujourd’hui classée sans qu’il n’y ait eu de
décision sur le fond. Le comité prend note également de l’indication du gouvernement
selon laquelle le ministère de la Santé a tenu des réunions avec les Services
d’inspection généraux de la République et la Direction du budget du ministère des
Finances pour harmoniser les exigences de l’organe de contrôle en ce qui concerne les
affectations à des tours de garde et concilier l’exercice des fonctions syndicales et la
fourniture effective des services professionnels exigés par la santé publique. Le comité
prend note avec intérêt de cette information et exprime le ferme espoir que ces
problèmes seront résolus à l’issue de ces réunions.
- 133. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle la modification de la
journée de travail du dirigeant syndical Leoncio Zárate Acuña à l’hôpital San Carlos de
Concepción a abouti à ce qu’il ne soit plus affecté à des équipes tournantes et donc à
une baisse de sa rémunération, le comité prend note de l’indication du ministère de la
Santé selon laquelle en 2012 M. Zárate Acuña a été réintégré dans le système d’équipes
tournantes, et qu’à ce jour il fait partie d’une équipe de jour. Le comité note en outre
que le gouvernement indique qu’en août 2012 une nouvelle direction de la FENPRUSS a été
élue au sein de l’établissement de santé et que M. Zárate Acuña n’a pas été réélu à ses
fonctions, ce qui fait qu’il a perdu la qualité de dirigeant syndical. Le comité prend
dûment note de ces informations.
- 134. En ce qui concerne le transfert du dirigeant syndical José Salomón
Silva dans la nouvelle unité des études de préinvestissements et des projets de
l’hôpital de Petorca, le comité note que le service de santé de Viña del Mar – Quillota
fait savoir que, bien que ce transfert ait eu lieu en conformité avec le Statut
administratif, la Cour suprême de justice a fait droit au recours en protection formé
par M. Salomón contre son transfert et a ordonné l’annulation de celui-ci. Le comité
note avec intérêt que le service de santé a exécuté le jugement de la Cour suprême et
que M. Salomón exerce actuellement ses fonctions au sein de l’hôpital San Martin de
Quillota.
- 135. En ce qui concerne l’allégation d’irrégularité administrative
qu’aurait commise le directeur du service de santé de Concepción en réaffectant
l’architecte et dirigeant syndical Johnny Villouta à d’autres projets du service, le
comité prend note de l’explication du service de santé de Concepción selon laquelle
cette réaffectation s’est déroulée dans le cadre d’une restructuration interne et qu’il
a été tenu compte du fait que des problèmes sont survenus durant l’exécution de travaux
pour lesquels l’architecte assumait les fonctions d’inspecteur technique et de
responsable de projet. Le comité prend également note de l’indication du gouvernement
selon laquelle à aucun moment l’architecte n’a été affecté à des fonctions non
inhérentes à sa profession et qu’il n’a jamais cessé de travailler pour la commune de
Concepción. Le comité prend également note de l’information du gouvernement selon
laquelle l’architecte a déposé des requêtes devant les services d’inspection régionaux
de Bío-Bío et a formé un recours en protection devant la Cour d’appel de Concepción dans
lesquels il présente des réclamations sur les mêmes questions; il note qu’aucune de ces
requêtes n’a été examinée à ce jour. Le comité prie le gouvernement, dans l’éventualité
où à l’issue des recours judiciaires formés par M. Johnny Villouta il est conclu que sa
réaffectation à d’autres projets du service constitue une discrimination antisyndicale,
de prendre les mesures nécessaires afin de remédier à la situation de manière
adéquate.
- 136. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle la dirigeante
syndicale Karem Egle Kruberg (qui occupait la fonction de cheffe de la logistique du
service de santé de Valparaíso) a fait l’objet de pressions de la part de l’ancien
directeur du service afin qu’elle lance des appels d’offres violant les règles régissant
les achats, le comité prend note de l’information du ministère de la Santé selon
laquelle ces accusations font pour l’instant l’objet d’enquêtes et que l’ancien
directeur faisant l’objet de la plainte a été démis de ses fonctions en décembre 2012.
Le comité prend note de ces informations.
- 137. En ce qui concerne le transfert du dirigeant syndical Octavio
Fernando Soto Leal, qui a cessé de travailler dans une équipe tournante de sages-femmes
dans le service de maternité pour passer aux consultations hospitalières, le comité note
avec intérêt que l’hôpital de Quellón fait savoir que le directeur du service a décidé
d’annuler le transfert de M. Soto qui est retourné à ses fonctions habituelles.
- 138. En ce qui concerne l’allégation relative au refus de la direction de
l’hôpital de Lebu d’accorder 33 heures de congé syndical à la dirigeante Andrea Osorio
Pena et à une procédure administrative engagée à son encontre pour absence injustifiée,
le comité prend note de l’information du ministère de la Santé qui indique que, à aucun
moment, une demande de congé syndical n’a été refusée de manière injustifiée ou
arbitraire, que, en ce qui concerne la procédure administrative mentionnée, la
dirigeante a pu justifier ses absences et qu’elle était au bénéfice d’un congé syndical
durant la période comprise entre le 23 et le 27 avril 2012. Le comité appelle
l’attention sur le risque que l’ouverture de procédures administratives fondées sur des
bases insuffisantes n’ait un effet d’intimidation sur les dirigeants syndicaux.
- 139. En ce qui concerne l’allégation selon laquelle un groupe de
dirigeants syndicaux du service de santé de Viña del Mar – Quillota aurait demandé
publiquement à l’autorité des services de santé de les recevoir et aurait occupé
pacifiquement les locaux devant le refus de celle-ci, à la suite de quoi l’hôpital a
engagé des poursuites pénales contre plusieurs dirigeants syndicaux pour usurpation de
biens publics, le comité prend note des déclarations du ministère de la Santé qui
indiquent: 1) que l’occupation n’a pas été pacifique, que des fonctionnaires devant
assurer leur service n’ont pas pu accéder à ces locaux et que, en outre, les
manifestants avaient condamné les portes et empêché l’accès normal aux locaux; 2) que
l’hôpital a engagé des poursuites pénales pour que le ministère public détermine si les
faits étaient constitutifs d’un délit; 3) que bien que l’hôpital ait été débouté de son
action, les faits n’ayant pas été considérés comme constitutifs d’un délit, il faut
condamner énergiquement la manière utilisée pour appeler l’attention de l’autorité. Le
comité prend note de ces informations qui montrent qu’il n’y a pas aujourd’hui de
poursuites pénales contre les syndicalistes.
- 140. S’agissant des allégations selon lesquelles l’hôpital Félix Bulnes a
mis fin au contrat de Mme Sheila Mena Zumarán comme technicienne médicale aussitôt qu’a
pris fin son mandat syndical, le comité prend note de l’information du ministère selon
laquelle Mme Mena Zumarán avait un contrat avec l’institution jusqu’au 30 juin 2012 et
que la cessation de ses fonctions a eu lieu du seul fait de la loi. Le comité prend note
du fait que le ministère souligne que la fin du contrat de la fonctionnaire entraîne la
cessation immédiate de ses services. En l’absence de preuve ou d’indice concret sur le
caractère antisyndical du non-renouvellement du contrat temporaire de ce dirigeant, le
comité ne poursuivra pas l’examen de cette allégation.
- 141. Enfin, pour ce qui est de l’allégation selon laquelle le ministère
du Travail a engagé des poursuites pénales contre Mme Gabriela Farías, présidente
actuelle de la FENPRUSS, pour s’être proclamée, dans le cadre de ses fonctions
syndicales, ministre de substitution, le comité prend note de l’information du ministère
de la Santé selon laquelle ce dernier a été débouté de son action, les tribunaux de
justice ayant estimé que les faits reprochés à Mme Gabriela Farías n’étaient pas
constitutifs d’un délit; dès lors, elle ne fait l’objet d’aucune sanction.
Recommandation du comité
Recommandation du comité- 142. Au vu des conclusions qui précèdent, le comité invite le Conseil
d’administration à approuver la recommandation suivante:
- Le comité prie le
gouvernement, dans l’éventualité où à l’issue des recours judiciaires formés par
M. Johnny Villouta il est conclu que sa réaffectation à d’autres projets du service
constitue une discrimination antisyndicale, de prendre les mesures nécessaires afin
de remédier à la situation de manière adéquate.