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Demande directe (CEACR) - adoptée 2024, publiée 113ème session CIT (2025)

Convention (n° 122) sur la politique de l'emploi, 1964 - Suriname (Ratification: 1976)

Autre commentaire sur C122

Observation
  1. 1999

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Articles 1 et 2 de la convention. Tendances de l’emploi et mise en œuvre des mesures de politique active de l’emploi. Le gouvernement fait référence au chapitre II de la politique du marché du travail à moyen terme du Suriname 2022-2025, élaborée avec l’aide de l’OIT et dans le cadre du programme par pays de promotion du travail décent Suriname II. Le rapport décrit différentes mesures prises sur le marché du travail pour réduire le chômage, notamment: i) le sous-projet BNTF-9 «De la base aux entrepreneurs & reconversion des travailleurs et chômeurs», conçu pour renforcer les qualifications sur le marché du travail des jeunes chômeurs issus de ménages pauvres afin d’augmenter leurs chances de trouver un emploi, soit en tant que travailleurs, soit en tant qu’entrepreneurs; ii) la restructuration de la politique du marché du travail, un axe d’action du Programme Travail décent Suriname II 2019-2021, qui inclut, parmi ses priorités, une attention particulière aux groupes vulnérables, la promotion de la microentreprise et des petites entreprises, l’amélioration de la coopération entre les secteurs public et privé, et la promotion de secteurs à potentiel pour la création de nouveaux emplois; iii) la reconversion de la main-d’œuvre et l’initiative de placement des travailleurs, qui comprend l’enregistrement des demandeurs d’emploi et des offres d’emploi, ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat coopératif; et iv) les projets du Fonds pour les besoins fondamentaux/ Banque de développement canadienne, qui visent à œuvrer pour la réduction de la pauvreté en formant les jeunes vulnérables et les personnes handicapées à divers cours de formation professionnelle. Le gouvernement fournit également des données statistiques concernant la population employée, ventilées par sexe et tranche d’âge, extraites du recensement de 2012, faisant état d’un total de 188 229 personnes employées, dont 118 745 hommes et 69 484 femmes. Le gouvernement fournit aussi des données statistiques sur la population employée dans les ménages des districts de Paramaribo et de Wanica par tranche d’âge et sexe sur la période 2018, faisant état d’un total de 137 059 personnes employées, dont 85 313 hommes et 57 746 femmes. En ce qui concerne le chômage, le rapport fournit des données statistiques limitées sur la population au chômage, ventilées par sexe et groupe d’âge (recensement de 2012), ainsi que sur la population au chômage dans les ménages des districts de Paramaribo et de Wanica par groupe d’âge et de sexe (2018). La commission observe cependant que les informations statistiques fournies par le gouvernement sont limitées et ne donnent pas une image complète de l’ampleur et des tendances de l’emploi, du chômage et du sous-emploi dans le pays.
La commission note que la politique du marché du travail à moyen terme du Suriname (2022-2025) a été lancée en septembre 2022 et a été élaborée grâce à un processus de recherche et de concertation dirigé par l’OIT, initié en octobre 2021. Aligné avec les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), la politique a été créée avec la contribution des parties prenantes nationales, sous la direction du ministère du Travail, de l’Emploi et des Affaires de la jeunesse, ainsi que de la commission nationale pour la politique à long terme du marché du travail. La politique se concentre sur quatre domaines principaux: l’offre d’éducation, les données sur le marché du travail, l’adéquation entre l’offre et la demande, la protection sociale et les mesures d’activation, en particulier pour l’auto-emploi. Parallèlement, une deuxième publication intitulée «Le système d’administration du travail au Suriname (2e édition révisée)» a également été lancée pour servir de guide aux différentes parties prenantes du marché du travail. La commission prend note de ces progrès avec intérêt et espère que le gouvernement sera à l’avenir en mesure de faire état des avancées et des réalisations rendues possibles grâce à sa nouvelle vision stratégique visant à garantir un travail décent et un plein emploi, productif et librement choisi. En particulier, la commission prie le gouvernement d’indiquer les mesures prises pour: i) répondre au chômage important, notamment chez les jeunes et les femmes; ii) augmenter la participation générale de la main-d’œuvre, en particulier pour les groupes marginalisés tels que les habitants des zones rurales et les personnes handicapées; iii) garantir des marchés du travail inclusifs qui offrent des opportunités égales pour tous les segments de la population, ce qui reste un problème critique; iv) améliorer l’employabilité de la main-d’œuvre grâce à une meilleure éducation, une formation et un développement des compétences essentiels; et v) promouvoir l’entrepreneuriat et soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) pour stimuler la création d’emplois et la croissance économique.
Emploi des femmes. Éducation et formation professionnelle. Dans ses précédents commentaires, la commission avait demandé au gouvernement de fournir des informations sur les mesures spécifiques prises ou envisagées pour aborder la ségrégation professionnelle entre les hommes et les femmes. Le gouvernement indique qu’au Suriname, aucune distinction selon le sexe n’est faite dans l’accès aux structures éducatives et, par conséquent, il n’existe pas de mesures générales visant à fournir aux femmes un large choix d’options. Le gouvernement indique qu’auparavant, le ministère du Travail, des Opportunités d’emploi et des Affaires de la jeunesse ainsi que l’institut de formation «SAO» ont mis en œuvre des projets visant à former des femmes dans des professions non traditionnelles et qu’en 2022, une grande entreprise a fourni une formation en technologie de réfrigération et en installation électrique domestique aux employées de cette entreprise via le SAO. Dans ses précédents commentaires, la commission avait également demandé au gouvernement de fournir des informations détaillées sur les mesures destinées à améliorer la situation de l’emploi des femmes Maroon. Le gouvernement déclare à cet égard que les femmes en général et les femmes Maroon en particulier représentent des groupes vulnérables identifiés comme des groupes cibles dans la politique du marché du travail, bien qu’à ce jour, aucune statistique spécifique n’ait été collectée concernant ce secteur. Le gouvernement fournit des données statistiques sur: i) les personnes en formation technique et professionnelle, ventilées par secteur et par sexe à la SAO au cours de l’année 2021; ii) le nombre de personnes en formation dans le cadre du projet «De la base à l’entrepreneuriat, la reconversion et la formation continue des personnes salariées et chômeuses de 16 à 24 ans» par résultat et par district; et iii) le nombre de personnes en formation dans le cadre du projet «Microentrepreneuriat pour les personnes handicapées» par résultat et par district. La commission note que ces programmes de formation ont bénéficié à 737 personnes, dont 477 hommes et 254 femmes, tandis que dans 36 cas, le sexe n’est pas précisé. La commission prend bonne note de cette information qui démontre que le gouvernement prend certaines mesures pour relever les défis liés à la promotion de l’emploi des femmes et à la ségrégation professionnelle selon le sexe. En se référant à la politique du marché du travail à moyen terme (2022-2025) pour le Suriname, la commission observe toutefois qu’une approche plus globale permettrait de mieux aborder la participation à la main-d’œuvre ainsi que les taux élevés de chômage et de sous-emploi des femmes dans le pays, en particulier pour les femmes vivant en zones rurales et les femmes en situation de handicap. À cet égard, la commission prie le gouvernement d’indiquer les résultats obtenus pour garantir des marchés du travail plus inclusifs qui offrent des opportunités égales à tous les segments de la population, y compris les groupes en situation de vulnérabilité et marginalisés. La commission prie donc le gouvernement de fournir des informations supplémentaires sur les mesures spécifiques prises ou envisagées pour remédier à la ségrégation professionnelle entre hommes et femmes, y compris les mesures prises pour offrir aux femmes un plus large choix d’opportunités d’éducation et de formation professionnelle, notamment en ce qui concerne les professions non traditionnelles. La commission réitère en outre sa demande au gouvernement de fournir des informations détaillées, y compris des données statistiques ventilées par âge et sexe, sur l’impact des programmes de formation technique et professionnelle en termes d’opportunités d’emploi pour les femmes, ainsi que des informations sur les mesures prises pour améliorer la situation de l’emploi des femmes Maroon, y compris l’offre d’une formations à l’entrepreneuriat.
Emploi des jeunes. Dans ses précédents commentaires, la commission, tout en notant que les niveaux de chômage des jeunes demeuraient élevés au Suriname, avait demandé au gouvernement de fournir des informations sur les mesures prises pour promouvoir l’emploi des jeunes femmes et hommes. Le gouvernement indique que les instituts de formation du ministère du Travail, des Opportunités d’emploi et des Affaires de la jeunesse sont les instruments politiques réguliers pour la formation des jeunes hommes et femmes. Le gouvernement ajoute qu’il est en train de mettre en place l’Autorité nationale de formation du Suriname (SNTA), qui offrira des formations et de l’éducation professionnelles à tous les niveaux, en particulier dans les secteurs en croissance tels que le tourisme, les services de Technologies de l’information et de la communication (TIC), le pétrole et le gaz. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les démarches entreprises pour mettre en œuvre de telles initiatives et toute autre mesure prise ou envisagée pour promouvoir un emploi plein, productif et durable pour les jeunes femmes et hommes. La commission rappelle que l’amélioration de l’employabilité de la main-d’œuvre par une meilleure éducation, formation et développement des compétences est essentielle pour atteindre les objectifs de la convention, en particulier dans le contexte des nombreux défis associés à la transformation des marchés du travail et à l’avenir du travail.
Article 3. Consultation avec les partenaires sociaux. Le gouvernement indique que les partenaires sociaux sont consultés lors de l’élaboration de la politique gouvernementale globale et que le Conseil consultatif du travail, le Conseil social et économique technique et la Consultation tripartite sont également utilisés pour consulter les partenaires sociaux. Le gouvernement ajoute que dans le cadre de la mise en œuvre du deuxième programme par pays de promotion du travail décent (PPTD), un comité tripartite a été créé pour déterminer une politique de marché du travail à long terme, composé d’experts du ministère du Travail, des Opportunités d’emploi et des Affaires de la jeunesse, du ministère des Affaires sociales, du ministère de l’Éducation, des sciences et de la culture, du Bureau de la planification, de l’Université du Suriname, du Bureau général des statistiques (ABS), de la communauté des affaires et du mouvement syndical. En outre, un consultant a été recruté pour évaluer et reformuler la politique actuelle du marché du travail. Le gouvernement ajoute que lors d’un atelier avec les parties prenantes, le consultant a présenté le projet de document et toutes les parties prenantes concernées, y compris les partenaires sociaux, ont été entendues et leurs retours sur le document ont été inclus et traités par le consultant. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les consultations avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes pertinentes pour indiquer de quelle manière leurs avis ont été pris en compte dans l’élaboration des politiques et programmes d’emploi.
Petites et moyennes entreprises. Le gouvernement rapporte la rénovation prévue des installations de coaching, de recherche et de formation du bâtiment de la Fondation pour les unités de travail productif (SPWE) pour les petites et microentreprises. Le gouvernement ajoute qu’en 2018, plusieurs entités ont lancé la plateforme «l’Alliance pour le Travail Décent pour les Personnes en Situation de Handicap», dans le but de promouvoir un travail décent pour ce groupe cible. Cette initiative a conduit à la mise en œuvre en 2021 du sous-projet BNTF 9: «Microentrepreneuriat pour les personnes en situation de handicap», financé par la Banque de développement des Caraïbes à travers le ministère des Finances et de la Planification. Au cours de ce projet, environ 30 personnes en situation de handicap ont été formées à l’entrepreneuriat et ont reçu une aide financière pour l’achat de matériaux. Le gouvernement indique que la Direction de l’entrepreneuriat vise à stimuler l’entrepreneuriat en général et qu’en raison des défis actuels rencontrés par l’entrepreneuriat au Suriname, le ministère a opté pour une approche générale. Le gouvernement ajoute que la direction a défini différentes priorités pour l’année financière 2022, qui incluent la stimulation de l’entrepreneuriat dans l’intérieur du pays, la formation des entrepreneurs à l’échelle nationale, le renforcement et la facilitation des entreprises, le développement de la politique pour les PME et la mise en place du Fonds pour les PME. La commission note l’observation du gouvernement selon laquelle le ministère du Travail ne dispose pas de données statistiques sur le nombre et le type de PME nouvellement créées. La commission observe que la promotion de l’entrepreneuriat et le soutien aux PME sont essentiels pour stimuler la création d’emplois et la croissance économique, et demande au gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures prises ou envisagées pour générer de l’emploi pour des catégories particulières de travailleurs, telles que les personnes en situation de handicap, par la promotion des coopératives et des microentreprises, en particulier dans les régions à plus forte taux de chômage. Elle demande également au gouvernement d’envisager de collecter des données statistiques sur le nombre et le type de PME nouvellement créées, car ces éléments sont des éléments clés pour guider et évaluer la vision stratégique à cet égard.
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